Histoire, prononciation, évolution : tout sur le R français


Le son de la consonne R en français est généralement source de confusion pour les étrangers, et de curiosité pour les francophones. À cause de lui, le français ressemble à l’allemand, et il est la seule langue romane qui l’utilise. Pourquoi ?

Notez que je vais ici parler essentiellement du R français métropolitain moderne (voyez § Quelques raccourcis).

Sommaire
  1. L’introduction technique importante (si si)
  2. Du R latin au R roman
    1. Le R français se cherche (XVe – XVIIe siècle)
    2. Première évolution : R uvulaire roulé (XVIIe siècle – aujourd’hui)
    3. Seconde évolution : R uvulaire fricatif (XIXe siècle – aujourd’hui)
    4. Le R français de nos jours
      1. Le R spirant (« usure » faible)
      2. Le R vocalisé (« usure » forte)
    5. Une troisième évolution du R français ?
  3. Pourquoi le français a-t-il pris le R allemand ?
  4. Quelques raccourcis
  5. Sources

L’introduction technique importante (si si)

Pour expliquer le cas du R français, revenons d’abord à la définition d’une consonne.

Une consonne est un son produit en obstruant ou en perturbant le flux d’air quelque part entre la glotte et les lèvres. Différentes consonnes sont produites en fonction de quelle manière on le fait (c’est le mode d’articulation) mais aussi de l’endroit où on le fait (c’est le point d’articulation).

Par exemple, le son du T (/t/) et le son du P (/p/) partagent un même mode d’articulation puisque ce sont deux consonnes occlusives, mais ont un point d’articulation différent (l’une est dentale et l’autre labiale). À l’inverse, le son du T (/t/) et le son du S (/s/) n’ont pas le même mode d’articulation (l’une est occlusive, l’autre fricative) mais partagent un même point d’articulation (ce sont des consonnes dentales).

Comme les différents modes et les différents points d’articulation sont proches les uns des autres, les consonnes peuvent en changer au cours du temps, conduisant à l’évolution du phonème.

Quand un son évolue, c’est généralement dû à un changement du mode d’articulation, ou bien du point d’articulation. Si le R français sort du lot, c’est parce que les deux cas se sont successivement appliqués à lui.


Du R latin au R roman

Le R latin était une consonne roulée alvéolaire voisée – comme le double R en espagnol, dans “perro” par exemple1. « Roulée », c’est son mode d’articulation, et « alvéolaire », c’est son point d’articulation.

“Perro” prononcé par un homme espagnol.
SIgne phonétique pour la consonne roulée alvéolaire voisée (R roulé latin)

Ce son a généralement subi une seule étape de simplification en espagnol, en italien ou en portugais, où il est devenu une consonne battue – un R roulé court, si vous préférez, comme dans l’espagnol “pero” ou l’italien “manera”. On l’appelle souvent « R roulé » également, mais il s’agit d’un abus de langage, car on n’entend qu’un seul « battement » là où un R roulé en produit plusieurs.

“Pero” prononcé par un homme espagnol.
SIgne phonétique pour la consonne battue alvéolaire voisée

En français, le R roulé du latin a connu plusieurs autres étapes dans son évolution.

Le R français se cherche (XVe – XVIIe siècle)

Du XVᵉ au XVIIᵉ siècle, le R français, qui était toujours roulé en /r/ comme vu précédemment, amorçait une évolution étonnante qui n’est jamais devenue standard : il se transformait en /z/ – oui, le son du Z ! Une étape intermédiaire entre /r/ et /z/ consistait à transformer le R en /ð/, ce qui n’est autre que le son du TH anglais dans le mot “the”1 ! Parfois, le R devenait aussi /l/, le son du L.

La mode était cependant au « bien parler » ; les grammaires, par exemple, gagnaient en prestige. Dans ce cadre, la transformation du R en /z/ a été vue comme populaire, donc stigmatisée et découragée. Les élites parisiennes ont alors insisté sur le R roulé (cas d’hypercorrection), qui était perçu comme plus raffiné. Problème : l’ancien R roulé (/r/) s’était déjà perdu, et quand ces adultes cultivés ont dû réapprendre à le produire, ils en ont été incapables. C’en est un autre qui a émergé et s’est propagé à la place1.

En ce qui concerne l’apparition de l’r dorso-vélaire dans la prononciation de la haute-société parisienne au XVIIᵉ siècle, il nous paraît vraisemblable que ces milieux s’efforçaient de renouveler l’r traditionnelle qui était en voie de désarticulation, mais qu’ils n’y sont pas parvenus, ne réussissant pas à tendre convenablement la pointe de la langue pour produire les battements nécessaires. C’est donc l’arrière-langue, nullement atteinte de faiblesse organique, qui s’est inconsciemment approchée de la voûte palatine en remplacement du mouvement articulatoire de la pointe défaillante.

Georges Straka1

Première évolution : R uvulaire roulé (XVIIe siècle – aujourd’hui)

Cette mutation phonologique assez remarquable s’est donc produite dans le dialecte parisien au XVIIᵉ siècle, avant de se diffuser à la majeure partie du pays au XIXᵉ siècle1.

À l’occasion de cette mutation, le R français n’a pas changé de mode d’articulation (il est resté une consonne roulée, c’est-à-dire produite par la vibration d’un organe phonateur contre un autre) mais son point d’articulation s’est modifié : de consonne roulée alvéolaire, il est devenu une consonne roulée uvulaire (c’est-à-dire qu’au lieu de faire vibrer la pointe de la langue contre le palais dur, on fait vibrer la luette contre le dos de la langue).

« Rat » prononcé par un homme français.
« Rat » prononcé par un homme français. Ici, la consonne est même dévoisée, ce qui se note [ʀ̥].
Signe phonétique pour la consonne roulée uvulaire voisée (R français)

Cette nouvelle consonne n’a pas rendu la compréhension du français plus ardue, car son roulement typique a été préservé. Toutefois, elle n’en était pas moins une innovation de taille.

Ce R roulé uvulaire, aussi dit grasseyé, est resté standard jusqu’au XIXe siècle, et de nombreux vecteurs de normes (coucou les dictionnaires en voie de multiplication) ont continué de le considérer standard à travers le XXe et le XXIe siècle. Il existe d’ailleurs toujours chez de nombreux locuteurs, quoiqu’il est assez largement supplanté par le R qui a suivi la deuxième évolution de la consonne.


Seconde évolution : R uvulaire fricatif (XIXe siècle – aujourd’hui)

Les consonnes roulées demandent un effort articulatoire important qui est naturellement réduit au fil du temps. Cette réduction s’est traduite en français par la transformation de la consonne roulée uvulaire (vue précédemment) en une consonne fricative uvulaire. Vous l’aurez compris, c’est cette fois le mode d’articulation qui a changé : les deux consonnes partagent le même point d’articulation, cependant elle sont de type différent. Vous remarquerez qu’on n’entend ici aucun des battements d’une consonne dite « roulée ».

« Riz » prononcé par un homme français.
Signe phonétique pour la consonne fricative uvulaire voisée (R français)

Chacune de ces évolutions a créé une différence acoustique minime : les deux premiers R que le français a utilisés avaient un point commun, tout comme les deux derniers R – mais ce point commun n’étant plus le même, le R a entièrement muté.

/r/      /ʀ/      /ʁ/
Point d’articulation alvéolaire → uvulaire
Mode d’articulation roulé → fricatif

En quelques siècles, le R latin, qui avait survécu pendant plus d’un millénaire en français, a été ainsi complètement « dénaturé ». Le R fricatif n’est plus une consonne roulée, et encore moins alvéolaire, cependant elle a encore quelque chose en commun avec le R latin : les deux sont dites rhotiques – c’est-à-dire, pour simplifier, de « type R ». Mais pour combien de temps encore ?


Le R français de nos jours

On est à l’aube d’une troisième évolution du R français, plus étonnante que les autres encore. Elle pourrait bien éliminer le dernier point commun entre le R français moderne et le R latin : le fait que ce sont des consonnes rhotiques. Voire… des consonnes tout court.

En effet, l’évolution d’une langue ne s’arrête jamais. Or le R français de nos jours est une consonne très instable et versatile qui connaît déjà énormément de variantes environnementales (c’est-à-dire dépendantes des sons qui l’entourent), sans compter que les deux R produits par chacune des deux évolutions que j’ai passées en revue cohabitent encore.

Par exemple : le R devient généralement [χ] après /p/, /t/ ou /k/ : prononcez « proie », « trois » et « croix » et vous vous rendrez normalement compte qu’il sonne plus fort que dans « roi ».

« Croix » prononcé par un homme français.

Parmi cette multitude de variantes, il y en a une qui, chez certains locuteurs, retire au R son caractère rhotique. C’est même peu de le dire puisque, dans un cas extrême, elle le transforme en voyelle.

Ce n’est pas si étrange que vous pourriez le croire. Quand une consonne « s’use », c’est l’obstruction ou la perturbation du flux d’air qui s’affaiblit, parfois jusqu’à disparaître complètement. Or, si vous avez lu l’introduction technique (je vous avais dit qu’elle était importante !), vous savez que c’est précisément cette obstruction ou cette turbulence qui fait d’elle une consonne. Sans elle, le son devient… une voyelle.

Cette variante connaît deux formes principales.


Le R spirant (« usure » faible)

Cette forme consiste à transformer le R fricatif uvulaire en consonne spirante uvulaire. Une consonne spirante est une consonne qui crée une très faible turbulence du flux d’air, comme /w/ dans « oui » ou /j/ dans « yeah ». On l’appelle aussi « semi-consonne », et pour cause : elle se situe presque à la frontière entre ce qui caractérise une consonne et une voyelle. C’est toujours une consonne rhotique, mais in extremis.

« Reine » prononcé par un homme français.
Signe phonétique pour le R spirant français
Signe phonétique pour le R spirant français

(Ce son n’a pas de signe phonétique dédié ; on peut l’écrire de plusieurs façons avec des diacritiques, comme ici.)


Le R vocalisé (« usure » forte)

De l’autre côté de la frontière entre consonne et voyelle, le R français devient une voyelle pré-ouverte centrale. Tous les termes techniques changent mais, là encore, la nuance acoustique est en réalité minime.

Signe phonétique pour la voyelle pré-ouverte centrale
Ce son est souvent aussi, coïncidemment, la réalisation du A en français : la différence, c’est que ce dernier est une voyelle seule, [ɐ], tandis que le R vocalisé est une semi-voyelle [ɐ̯] constituant la seconde partie d’une diphtongue.

Cette variante est généralement environnementale, c’est-à-dire que le R sera transformé en voyelle à une condition : qu’il soit après une autre voyelle. Les deux voyelles ensemble forment une diphtongue (j’ai un article à ce sujet ici si vous voulez plus d’informations sur les diphtongues).

« Père » devient ainsi quasiment « péa ». Prononcez « péa » plusieurs fois rapidement à haute voix et vous remarquerez que la différence entre les deux est finalement subtile – surtout si vous utilisez déjà vous-même un R vocalisé ! Le mot reste cependant reconnaissable.

« Père » prononcé par le collègue Romain.

Cette réalisation du R est d’ailleurs standard en allemand dans le même environnement : “der” se prononce /dɛɐ̯/, presque « déa ».

“Der” prononcé par une femme allemande.

Une troisième évolution du R français ?

Dans ce foisonnement de variantes du R, il est évident que le français a d’ores et déjà amorcé sa prochaine mutation. En fait, on est en plein dedans sans en avoir conscience.

La sélection va maintenant s’opérer selon deux facteurs : l’environnement du son (c’est-à-dire les sons qui l’entourent) et les variantes dialectales.

En effet, le son du R ne subira pas les mêmes changements en fonction d’où il se trouve dans un mot. Plus bas, je parlerai de son évolution après une voyelle, ce qui est un cas spécifique. Les règles évolutives seront différentes pour d’autres environnements, par exemple :

  • en position finale après consonne sonore (les dialectes belges prononceront parfois « poudre » [put], c’est-à-dire « poute », avec le R élidé) ;
  • en position finale après consonne sourde (dans « ministre », le R est par exemple souvent renforcé par assimilation avec le /t/ – [ministχ].
« Ministre » prononcé par une femme française.

On peut donc très bien imaginer une dialectalisation de la réalisation du R dans les siècles à venir : le mot « père » pourra par exemple, suivant les régions, être prononcé « péa » voire « pya » (vocalisation), « pè » ou bien « pèè » (amuïssement du R avec ou sans allongement compensatoire de la voyelle), ou encore conserver le R rhotique, voire le renforcer. Car comme l’a dit la fondatrice de l’orthophonie française :

Le polymorphisme de l’r montre que cette consonne est instable et en voie d’évolution.

Suzanne Borel-Maisonny1
Tableau d'évolutions possibles du son R en français dans le mot "père"

Toutes ces évolutions sont spéculatives, mais elles sont possibles et j’espère que vous avez aussi hâte que moi de découvrir le choix des prochaines générations !

Maintenant, concluons sur un petit mythbuster.


Pourquoi le français a-t-il pris le R allemand ?

Ce n’est pas le cas ! En fait, le « R français » n’est pas si français que ça. On utilise un R guttural dans une grande partie de l’Europe de l’Ouest, où il touche au français, à l’allemand, au néerlandais, au danois, au suédois et au norvégien. Il a même existé en Northumbrie, en Angleterre, où il a été une particularité dialectale de l’anglais connue sous le nom de Northumbrian burr, et il est utilisé en émilien (Italie).

S’il est donc vrai que le R guttural est essentiellement germanique, le français ne l’a pas pris à l’allemand. Il est apparu indépendamment à de nombreux endroits d’Europe, et sa propagation a suivi les langues de prestige. Il est même probable que le R guttural de l’allemand se soit propagé à cause du prestige du français parisien qui l’utilisait2 !

Carte de distribution du R guttural en Europe

Quelques raccourcis

Afin d’éviter d’écrire un essai de 10 000 mots, j’ai fait quelques raccourcis pour aborder mon sujet proprement. Les voici.

  • S’il est vrai que le français est la seule langue romane dont le superdialecte dominant (c’est-à-dire le français métropolitain) utilise quasi-exclusivement le R uvulaire (roulé ou fricatif), il est exagéré de dire que c’est la seule langue romane qui l’utilise : il est par exemple largement attesté en portugais brésilien, ainsi qu’à certains endroits du Portugal1. Il existe également dans d’autres langues du monde comme l’arménien.
  • Les autres superdialectes du français (les superdialectes maghrébin et américano-canadien notamment) utilisent parfois des formes différentes du R. Le français maghrébin lui substitue généralement une consonne fricative uvulaire sourde (/χ/) et certains dialectes canadiens comme le franco-ontarien utilisent encore le « vieux » R roulé : /r/.
  • Le /r/ latin a subi une multitude de changements dans les diverses langues romanes que je n’ai pas couverts.
  • D’autres sons que ceux que j’ai cités sont parfois utilisés pour le R sur le territoire français.

Sources

  1. Straka, Georges. “CONTRIBUTION A L’HISTOIRE DE LA CONSONNE R EN FRANÇAIS.” Neuphilologische Mitteilungen, vol. 66, no. 4, 1965, pp. 572–606. JSTOR, www.jstor.org/stable/43342245. Accessed 28 June 2020.
  2. Is the origin of the way that the letter « R » is pronounced (uvular fricative) in French and German historically related? And what is its origin?, Quora

Les extraits vocaux viennent de Forvo.

Merci à Romain Jacquet pour sa relecture et son aide !

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Sid

Précisons que pour la prononciation du <r> en latin antique, ce n’est qu’une supposition même si c’est fort probable ! Cela peut paraître une évidence, mais au final pour des gens qui ne sont pas initiés la linguistique, pas tant que ça (combien de facepalms je me suis fait sur les innombrables vidéos YT « this is how Ancient Egyptian/Akkadian/chépas quoi sounded like » présentés comme des faits incontestables…)

Le «reine» est presque un /ʕ/ je trouve. Pour le /ɐ̯/ ou le /χ/, je suis entièrement d’accoa (ou serait-ce d’accokh ?), j’ai constaté la même chose !

En revanche, le truc de la transformation en /z/, je ne savais pas, intéressant ! En lisant, ça m’a inspiré une réflexion, bien entendu trop obscène et indécente pour être partagée dans un commentaire public, mais blague à part, ça a dû être un phénomène parisiano-parisien car je n’ai pas connaissance d’un dialecte du français où ça se soit produit. Dans beaucoup d’endroits, le /r/ s’est conservé. Au final, on ne devrait notre bonne vieille fricative uvulaire standard qu’au dégoût de quelques lettrés pour le /z/… Entre le battement d’ailes de papillon et le tsunami, il n’y a jamais qu’un pas…!

marabbeh

C’est la question que je me posais : comment connaître la prononciation du latin classique ? Je me souviens qu’en cours de latin chaque génération avait sa propre prononciation.

Auclair

Souvent, au Québec, en discours relâché, on va prononcer ministre /mi’nɪs/, donc sans R… ni T.

Auclair

Pas sûr qu’il soit là…

DzêtaRedfang

Yeah non, le /t/ ça existe pas. Les dialectes canadiens ont tendance à réduire les groupes de consonnes finales, et /str#/ (pourtant que ça peut se réaliser [st#]) communément se réalise /s#/. réduction ftw

[…] → Pour en savoir plus sur le R, je vous propose de lire mon article « Histoire, prononciation, évolution : tout sur le R français ». […]

[…] puisqu’elle peut être roulée /ʀ/, fricative /ʁ/ voire spirante [ɰ̠] (voir mon article « Histoire, prononciation, évolution : tout sur le R français »). Cette consonne est généralement la même en allemand, en suédois méridional, et norvégien et […]

marabbeh

Des idées sur la prononciation du R dans certains créoles français (Antilles, Réunion, Maurice, Seychelles…) ?

marabbeh

Merci pour les liens. Le 2e est un peu complexe pour un non-linguiste. Je suppose que le « r » français devait être un peu difficile à prononcer pour des locuteurs africains et les locuteurs békés ne devaient pas parler le français de la Cour.

Diego Oliveira

Je pense qu’on pourrait établir la différentiation parmi quattre variants du „r“ alvéolaire, ce qui aiderait une analyse plus approfondie:

le /r/ simple du italien et très probablement du latin classique, à l’articulation légère et passive, à une vibration audible et une autre qui serait audible seulement à ses articulations plus intenses (ou lorsqu’elle est suivie d’une autre consonne). Ceci serait la consonne roulée alvéolaire „classique“, vraisembablement présente aussi dans le français et l’allemand ancien, aussi comme dans toutes les langues européennes à quelque étage de ses parcours évolutifs.

le /rr/ double, la consonne roulée alvéolaire géminée dans l’italien et le latin classique, à trois vibrations audibles et une autre qui devient audible seulement lorsque cela est plus intensement articulé. il peut-être existait dans des mots français anciens tels comme „juReRoit“ (pas dans „guerre“ ou „guere“, qui aurait eu le /r/ roulé simple).

le /ɾ/, ou bien le „r“ faible prévocalique du spagnol et d’autres langues ibériques, appellé la consonne battue alvéolare, à une articulation active de la langue qui en produit clairement une seule vibration.

le /ɾr/ fort prévocalique espagnol et ibérique, qui, ayant besoin d’être distinct du /ɾ/ (ce qui le /r/ simple roulé n’est toujours suffisant pour achever), est issu de la coarticulation de la consonne battue /ɾ/ avec la consonne roulée /r/, à deux vibrations audibles et une autre qui serait audible seulement à des articulations plus intenses.

[…] Le son du ‹r› est fréquemment transcrit /ʀ/, qui correspond à une ancienne prononciation standard mais encore très commune. J’en parle en détails dans mon article « Histoire, prononciation, évolution : tout sur le R français ». […]

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