[Critiques cinéma] San Antonio, Une trop belle cible, Il Bidone, La Chute, Béliers, Mary à tout prix


Dans les cinébdos, je compile mes analyses critiques sur les films vus dans la semaine. 📚 🎥

Article soutenu par Yumemiruhito ! ❤

Sommaire
San Antonio (Frédéric Auburtin, 2004)
Une trop belle cible (Dennis Hopper, 1990)
Il Bidone (Federico Fellini, 1955)
La Chute (Oliver Hirschbiegel, 2004)
Béliers (Grímur Hákonarson, 2015)
Mary à tout prix (The Farrelly Brothers, 1998)


Image d’en-tête : La Chute ; films 287 à 292 de 2019

4
5,25

Lundi : San Antonio

(Frédéric Auburtin, 2004)

« Thématique : Gérard Depardieu »*

Le summum du thriller héroïque français est atteint chez Auburtin qui voulait tirer de ses influences américaines quelque chose de bien français, ce spécimen très véberesque où l’on retrouve Depardieu, l’étiquette incarnée annonçant ”franchouillard” au monde entier, même si je pense que le terme est inévitable à partir du moment où un artiste français donne dans l’autodérision.

”Fais gaffe à ce que tu dis sur mon chapeau.”

San Antonio contient sa propre parodie – c’est le principe – mais la laisse déborder comme pour s’assurer que la présence du Gros (c’est le surnom du personnage de Gérard) dans des expérimentations néo-milléniales se poursuit (après Vidocq, Blanche & Les Clefs de bagnole). Expérience ratée : la succession rapide de scènes voulues denses précipite le scénario & le concentre dans une comédie pressée.

Heureusement, c’est bien écrit, & Berri coproducteur assure que tout garde une certaine consistance, à défaut d’une consistance certaine. On ne peut pas dire que l’histoire se disperse : elle rebondit même plutôt bien sur chaque cliché, & la fin sait se faire assez petite pour ne pas tout casser. Il s’en serait fallu de peu, car sans Lanvin qui james-bondise, Depardieu qui baffre & Galabru qui s’habille de rose pour incarner une nouvelle fois son charismatique, irascible & hilarant personnage de commissaire, on s’en serait tenu à un gros tas d’intermèdes comiques comptant sur les seconds rôles & leur libido pour faire perdurer un sourire fragile chez le spectateur.

L’œuvre ne se sauve pas dans une fin où Patachou vient jouer la grande méchante trop déjà-vu pour être dignement parodique, une sorte de Blofeld combinée à la M de Judi Dench qui se fait le parallèle de quelques mashups émaillant la bande son de leurs notes triturées. C’est ça, trituré : voilà le qualificatif qui convient à cette œuvre qui se cherche en se reposant sur le capital de ses grands noms.


3,5
5

Mardi : Une trop belle cible

(Dennis Hopper, 1990)

« Thématique : Jodie Foster »*

On aimait bien voir Foster dans des rôles de femme fragile, sûrement un contrecoup à son enfance d’actrice rebelle. Ici, c’est Dennis Hopper qui la prend sous son aile & son accent dans un duo qui laisse émaner pas mal de mauvaises ondes – fictives ou non, je l’ignore, mais Hopper s’est crédité sous le nom générique d’Alan Smithee parce qu’il n’assumait pas sa création.

Pour en arriver à leur couple, il faut d’abord passer par un filtre crimino-policier qui perd énormément de temps en tergiversations. Des malfrats simplistes sont infusés dans le scénario avec énormément de scènes bouche-trous qui maltraitent toute la première moitié du film, comme si Hopper réservait le meilleur pour la fin & pour lui-même, à savoir la partie où son personnage devient principal. Galeries d’art & saxophone se font les intermèdes médiocres de cette espèce d’introduction beaucoup trop longue qui oublie de faire voir où elle veut en venir.

Il tenait vraiment à nous montrer qu’il jouait du pouetophone et c’est carrément m’as-tu-vu.

Quant à Foster, elle ne sait que courir : on a oublié de lui dire (car elle en aurait été capable, pour avoir déjà relevé le niveau dans un paquet de quasi-navets) que ce qu’elle traversait relevait de l’épreuve & qu’il était de sa responsabilité d’y instiller un peu de tension.

Quand Hopper arrive sur le devant de la scène, c’est un autre film qui se révèle, n’excusant en aucun cas toutes les erreurs – il les prolonge plutôt – mais suffisamment convaincant pour faire un peu regretter de n’avoir pas su mieux apprécier les scènes antérieures. Ces dernières présentaient les états d’âme chez un homme qui n’est pas censé en avoir, car Hopper le tueur à gages est amoureux de son contrat – la trop belle cible, alias Anne, alias Jodie Foster.

Cette romance que le personnage entame avec une maladroitesse légendaire est suffisamment artificielle pour qu’on oublie que les techniques qui la mettent en scène le sont aussi (on sera du coup plus indulgent pour Foster dont le glissement sentimental est purement omis). Ce syndrome de Stockholm forcé est d’une médiocrité souvent touchante qui s’imprime en clair sur les beaux paysages du Nouveau-Mexique.

Plus l’œuvre dévoile qu’elle est ratée, plus elle est agréable, parce que les mauvaises ondes qui semblent unir Hopper & Foster sont la marque d’une relation qui fait semblant de ne pas être mouvementée. C’est la complétion atteinte par une petite histoire fantasmée à laquelle il faut éviter de trop réfléchir & qui pourrait se résumer à sa dernière scène qui se joue derrière les premières lignes du générique de fin : vite, vite, finissons-en avant de tout casser !


 


7
5

Jeudi : Il Bidone

(Federico Fellini, 1955)

« Thématique : langue italienne »*

Après La Strada, Fellini délaisse pour un temps le monde du spectacle mais continue d’employer un étranger dans le rôle-titre : Broderick Crawford remplace à ce titre Anthony Quinn, même s’il faudra longtemps pour se rendre compte qu’il s’agit de son film & pas celui d’un autre.

Il y a quelque chose de… particulièrement noir et blanc dans le noir et blanc de Fellini. C’est vrai : on dirait qu’il a peint chaque zone à part.

Surtout qu’en-dehors de Franco Fabrizi, c’est un autre anglophone, Richard Basehart, qui joue un deuxième rôle sous-coté chez le réalisateur italien. Si cela paraît confus, ce n’est rien en comparaison de l’amorce : Fellini a peut-être participé à rendre la période néoréaliste moins austère, mais c’est une vraie difficulté de percer les secrets de son capharnaüm ambiant.

Le trio laisse entrevoir le gang de délinquants attachants qui sera la marque de fabrique de générations de cinéastes, mais comprendre leurs motivations sera aussi dur pour le spectateur que pour les proches fictifs de ces criminels, qui parfois (comme Giulietta Masina, trop mise en avant sur les affiches, mais qui était influente en sa qualité de femme de Fellini) sont tenus à la périphérie du flou.

Heureusement, le film n’a rien d’autre de flou, & il ne faut pas mettre sur le compte de l’erreur ce que l’artiste avait besoin de mettre en œuvre pour que la chose se présente sous un angle propice. Les trois amis, collaborateurs nettement plus dramatiques que Mes chers amis de Monicelli, sont révélés sous le jour de leurs délits, & dans cette représentation incroyable de la douleur dont Fellini avait le précoce secret, leur déni se révèle. Ces semi-mafieux nous sont familiers & se saluent en fanfaronnant que l’autre est beau comme un astre, & ce sont en effet de véritables supernovæ filmiques qui sont transmises par l’attention successivement accordée à l’un puis à l’autre.

Pleinement imparti d’une narration doucement évolutive rendue d’autant plus délicate que le montage était particulièrement technique à cause des nombreux points de vue voulus par le régisseur, Il Bidone ne dément pas son géant même en-dehors de son thème fétiche : il établit la psychologie criminelle avec de l’avance & du brio, sans jamais ignorer une part de spectacle et d’humour qui rendent le tout parfaitement digeste.


6,75
5,25

Vendredi : La Chute

(Oliver Hirschbiegel, 2004)

« Thématique : langue allemande »*

La Chute est peut-être le film allemand le plus fameux, ne serait-ce qu’à cause des parodies YouTube entourant le coup de gueule d’Adolf Hitler, alias Bruno Ganz. Il est vrai que la scène peut prêter à rire par sa démesure & l’accent autrichien pâteux adopté par l’acteur : la symbolicité crue de cette scène paraît avoir été offerte sur un plateau d’argent aux esprits moqueurs. Elle concentre ce qu’il y a de drôle, aujourd’hui, à atteindre un point Godwin.

”J’y vois rien.”

Quand on voit le film, on se rend compte qu’on rit du nazisme non parce qu’il était démesuré, mais parce qu’il est si absurde de se dire qu’il a, un jour, eu cours jusqu’à motiver la dernière guerre globale & entraîner des millions, malgré eux, dans leur propre inhumanité. La vraie Traudl Junge, secrétaire d’Hitler, en témoigne dans une petite partie documentaire avant & après le film.

Sous une reconstitution militaire qui mêle cascadeurs & explosifs avec une proximité qui révèle le défaut d’une mise en scène beaucoup plus télévisuelle qu’immersive, Hirschbiegel se base sur deux livres (dont un de Junge) & met en scène 37 personnages réels (37 militaires & bureaucrates, ces Allemands consciencieux qui vont jusqu’à limiter à 1 le nombre de jouets par enfant), le tout dans le local exigu qui verra la fin du Führer entre autres suicides.

On parle souvent de ce double suicide au pistolet & au cyanure (les capsules étaient fabriquées dans les camps, donc souvent sabotées & peu fiables) mais c’est autre chose que de mettre une caméra, même rétrospectivement, dans une ville qui fut la capitale de la plus grande déchéance du siècle dernier : la défaite allemande. Là, c’est une pandémie de suicides qui accompagne la nouvelle, & c’est l’une des deux manières qu’a le réalisateur de nous mettre en face de sentiments contradictoires. En effet, on ne peut s’empêcher de jubiler devant la mort d’un système inhumain. On sait aujourd’hui que, malgré ce qu’en ont dit les dystopistes ultérieurs, avril & mai 1945 signèrent pour bonne part la fin de la domination fasciste sur l’Europe, & cela fait bizarre d’être au cœur de cet idéal aryen en train de s’écrouler en même temps qu’un homme malade, affligé & colérique dont l’interprétation hantée est aussi terrifiante que l’absence de son personnage dans la dernière partie du film.

Alors on se réjouit cinématographiquement d’une horreur historique, ce qui est culpabilisant – on a tort de croire la mesurer & honte de se réjouir. Or, quel meilleur moyen que la honte du spectateur pour lui faire ressentir l’atrocité qui accompagna les derniers jours du Berlin nazi ?

J’ai même envie d’exagérer beaucoup & de dire que le spectateur s’en rendra mieux compte que les Berlinois eux-mêmes à l’époque : si le lecteur veut bien m’accorder l’indulgence que cet outrecuidant parallèle impose, j’ajoute pour cela au témoignage de Junge en remarquant qu’Hirschbiegel représente l’habitude. Celle du combat, des pertes civiles, des bombardements & des injustices, l’habitude qui teinte de nonchalance ce que Berlin, au sortir de la guerre, a connu de plus ignominieux.

En faisant du spectateur un omniscient parmi des victimes, rebelotte : le spectateur est culpabilisé pour ses pensées. C’est le deuxième moment où le réalisateur met son client en face de ses sentiments & là que réside toute la beauté de son film.

Huis-clos bunkerophile où il faut entretenir les faux-semblants coûte que coûte (au point que le coup de feu fatal au Führer fera sourire un enfant tenu dans l’ignorance, qui n’a pas conscience que le destin du monde se trame derrière ce son), La Chute est une œuvre de géant qui mérite bien ses parodies YouTube. En effet, elles témoignent que l’œuvre, sortie de son propre contexte, est simplement trop puissante pour ne pas être tournée en ridicule.


6,25
3,75

Samedi : Béliers

(Grímur Hákonarson, 2015)

« Thématique : langues du monde »*

J’ai peur que la sélection Un certain regard, qui était synonyme d’ouverture d’esprit au cinéma, soit devenu un modèle… fermé. J’avais déjà constaté que des films rentraient dans le moule exprès, mais ils avaient leurs propres valeurs & restaient intrinsèquement méritants. Hrútar, c’est différent : le film est né la volonté de plaire à Cannes. Pays méprisé, vie autarcique, rebondissements familiaux, une humanité maltraitée où les animaux reprennent place comme jadis en Éden, voilà le nouveau drame que Cannes défend année après année avec les meilleures intentions mais déformant celles des cinéastes, au détriment même d’une remise en contexte pourtant nécessaire à l’histoire.

Prenons un moment pour admirer le nom des acteurs : Theódór Júlíusson & Sigurður Sigurjónsson.

Concrètement, le résultat est loin d’être un mauvais film. Esthétique & solidement ancré sur les deux frères (des acteurs qui commencent d’être des vétérans chez eux même si on ne risque pas d’en avoir la moindre idée de notre côté de la mer), ils gèrent les moutons comme le premier Islandais venu (bah oui, ils s’y connaissent tous en élevage. Non ?) & il ne faut pas cracher sur le minimalisme sous prétexte que l’œuvre est cannée. En-dessous du drame adressé à l’internationale, il y a le drame de la maladie, jugement d’ovin qui frappe les troupeaux & bouleverse une vie dont les Vikings susnommés sortiraient bien… s’ils savaient où aller.

Aucun souci donc dans la mise en scène, ni dans un relationnel épuré qui surprend seulement parce qu’il est soudain. C’est la vocation du film que je questionne, & quoique la sélection Un certain regard continuera d’être une garantie pour moi, je la considérerai d’un œil plus circonspect à l’avenir : récompenser les témoignages à la fois artistiques & semi-documentaires, c’est les encourager au biais & faire négliger au spectateur que les films primés ne sont pas encore assez formatés pour ne pas prendre aux tripes.


7,25
6,25

Dimanche : Mary à tout prix

(The Farrelly Brothers, 1998)

« Hors-thématique »*

Créé avec l’énergie du désespoir par des frères Farrelly quasi-ruinés, Mary est devenu leur film le plus connu. Cela explique la débauche exubérante dans laquelle on comprend si bien qu’ils ne voyaient nul autre que Ben Stiller, & on ne peut pas nier qu’ils sont fidèles à eux-mêmes.

”C’est bon j’savais pas que vous faisiez une réunion d’acteurs principaux !”

Difficile d’ailleurs d’expliquer autrement que ce soit le film préféré de Stiller parmi ceux dans lesquels il a joué :  l’humour aquoiboniste du film, qui souvent va trop loin, arrive à faire le plaisir coupable de publics si divers que le spécialiste hollywoodien du pipi-caca ne pouvait que s’y épanouir. Avec l’aide des réalisateurs & d’un Ted Dillon hilarant, il trouve un niveau au-dessus du n’importe quoi qui, loin de le faire empirer, sera la pichenette nécessaire à ce que le spectateur accepte le tout-venant comme une comédie ”à tout prix”. Chaque débordement a son antidote & l’on finit par se dire ”& m****, on s’en fout, en fait”.

Cela n’aurait pas fonctionné si l’œuvre avait dû être standard & empreinte d’une patte bien définie – même celle des Farrelly. Si le film marche si bien, c’est qu’il bouge sans cesse, plaçant souvent le spectateur dans l’expectative de la scène d’après, parce qu’il sait en quoi elle va consister. Le procédé se base sur une idée ô combien révolutionnaire : donner le bon rôle aux gentils & le mauvais rôle aux méchants. Qui eût cru que cette recette impensable fût aussi compatible avec la comédie américaine ? Les Farrelly en ont en tout cas convaincu les producteurs puisque, deux ans plus tard, ils ont remis le gâteau sous la cerise avec Fou(s) d’Irène.

Le tout est modérément vaudevillesque & très peu malaisant pour son genre. On ne vantera jamais assez un art libéré qui n’a pas manqué de prévaloir sur le cynisme commercial.


* Les barèmes montrent le ressenti et l’appréciation critique. Entre guillemets est indiquée la thématique. Plus de détails ici.

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Siddhartha Burgundiae

C’est rigolo que tu aies trouvé le côté théâtral de «La Chute» rigolo, parce qu’à sa sortie, il n’avait pas fait rire du tout ! On lui a reproché de montrer Hitler comme étant capable d’émotion, d’aimer Eva Braun, d’être tendre avec ses proches. On lui a finalement reproché d’humaniser le plus grand ennemi du XXème siècle, dont notre civilisation a fait une figure totémique du Mal (un genre de Sauron).

Je ne sais pas si des films similaires existent sur Staline ou Mao, bien qu’ils fussent tout aussi givrés (avec des crimes autrement plus affreux), leur empreinte sur la mémoire collective n’a pas du tout été la même; s’ils existent et que j’en trouve un à l’occaz…

Eowyn Cwper

Ce qui est dangereux, c’est de considérer que les crimes contre l’humanité sont commis par quelqu’un d’inhumain. Les actions d’Hitler étaient inhumaines, oui, et j’arrive à comprendre qu’on les projette sur sa personne, mais c’est injuste de le résumer à ça. Ça ne doit rien enlever à la vérité de ses actes, mais… je trouve que ce n’est pas le cas. Fiou, y’a matière à faire un gros débat philo ici. D’ailleurs, je me fourvoie peut-être, mais ce qui est sûr, c’est que ça ne me viendrait pas à l’idée de juger un film sur sa volonté de remettre la personnalité du personnage en grâce, vu la quantité de biais au travers desquels il nous est parvenu de toute manière.

Siddhartha Burgundiae

Je suis d’accord, le jugement personnel ne doit pas l’emporter sur l’analyse objective des facettes de la personnalité de quelqu’un.

Enfin, à mon sens, 95% de ceux qui évoluent en politique sont sociopathes/psychopathes à un certain niveau. Les nécessités de la politique exigent une certaine froideur, un manque d’empathie. Après évidemment, il y a tout un spectre, le type qui va ordonner oklm la mort de tout un peuple n’est pas comparable avec celui qui va «juste» mentir avec un cynisme éhonté… Mais tu m’étonnes que quasiment toutes les théories politiques prônent la justice et l’action en vue du Bien commun. Diriger, c’est déjà se sacrifier, trahir ce qu’on aime, pactiser avec ce que l’on hait, devenir parfois une ombre, vendre symboliquement son âme au Diable. Alors si en plus c’est fait pour assouvir des passions personnelles… C’est triste à dire, mais dans leurs derniers reliefs d’humanité, les pires monstres auraient presque des airs de héros tragiques.

Eowyn Cwper

Si les politiques sont majoritairement des psycho- ou sociopathes, ils ne peuvent guère trahir ce qu’ils aiment, tu ne trouves pas ?

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