Mini-cinébdo – 2018, N°22 : Split, Charlie


Ce format consiste en une compilation de mes critiques sur les films que j’ai vus dans la semaine.

Dans l’hebdo de cette semaine : Split (M. Night Shyamalan, 2016), Charlie (Mark L. Lester, 1984).

Oui, deux films, c’est pas lourd, mais ça repartira sur un rythme normal après !


(J’écris par passion de l’écriture et de mes sujets, mais c’est encore mieux d’avoir l’impression de ne pas être seul. Si vous aimez cet article, cliquez sur le bouton « j’aime », laissez un commentaire, voire partagez si vous en avez envie. Sinon, vous pouvez juste lire, c’est bien aussi. Merci beaucoup !)


Image d’en-tête : Titre ; films 133 à 134 de 2018

c4r6*

Mercredi : Split 

(M. Night Shyamalan, 2016)

Split, c’est facile de s’en faire des idées reçues négatives ; claustrophile et légèrement horrifique, il a tout l’air d’un thriller basique où tout est basé sur le méchant, qui enlève et emprisonne en l’occurrence trois jeunes filles. Ces préjugés sont tout de même à moitié justes, mais pas pour autant symptômes d’un mauvais film.

Split n’a quasiment pas de début ; l’introduction est un prétexte. Et cette plongée sans douceur dans le monde de Shyamalan se fait avec l’escorte peu recommandable du trio d’actrices principales (Anya Taylor-Joy, Haley Lu Richardson, Jessica Sula), dont seule la première développe quelque personnalité propre à dépasser des sanglots et gémissements guère convaincants. D’autre part, Betty Buckley et James McAvoy relèvent bien le niveau ; ce dernier est amené à jouer 23 personnalités d’un criminel, et c’est par conséquent 23 fois plus compliqué à jouer, tout comme pour le réalisateur qui doit recréer 23 ambiances pour donner un décor cohérent à chacune d’elles. Sauf que… on n’en voit que huit (et je n’en ai vu personnellement que sept). Le nombre s’explique par la personne réelle qui inspira le film, qui avait 23 personnalités, et il peut se justifier par l’écho plein de sens qu’il fait à Le Nombre 23 de Joel Schumacher (2007), mais il frise aussi la publicité mensongère en nous faisant croire à une ambition tout à fait absente de l’œuvre.

Heureusement, la formule du développement sauve bien la face. Bien qu’il en ait toutes les apparences, Split n’est pas la cinématographisation d’un jeu vidéo d’horreur, et gère bien la langueur des heures en intercalant des plans de souvenirs et des plans de ce qu’il se passe à l’extérieur de la prison. En se dirigeant de manière évidente vers une solution – quelconque – tout en nous faisant redouter le monstre qui hante la conclusion, l’histoire avance depuis le début et recule depuis la fin, ce qui nous sauve de l’ennui en nous faisant sauter d’un côté à l’autre. Shyamalan veut que son spectateur soit proche de ses personnages, et fait pour cela parler les acteurs directement à la caméra, souvent. Cette proximité, couplée avec les diverses personnalités de Kevin (qui reste un personnage impressionnant, une horde, un panthéon avec ses dieux et sa mythologie propre), permet un développement intelligent et discret du syndrome de Stockolm.

Il n’est pas faux de résumer Split comme un mélange entre Lucy (pour le peu d’ambition, l’appât simpliste mais soigné et efficace) et Le Nombre 23 (pour l’ambiance claustrophile, noire et teintée d’un espoir toujours très terre-à-terre) sur le thème de l’enlèvement. Le casting est irritant, et le scénario est doté d’un côté surnaturel dont on ne sait pas d’où il sort, mais c’est aussi un thriller qui renouvelle le genre.


c7r6*

Jeudi : Charlie

(Mark L. Lester, 1984)

Charlie, ou la miraculeuse réussite au sein de la ribambelle d’adaptations merdiques de Stephen King. Mais du même coup, Charlie est victime d’un certain manque d’attention, trahi par les éléments qui se mettent un peu vite en place. Signe de l’époque sans doute, pourtant le casting est quant à lui inoxydable. Et quoique la réalisation se laisse aller à un bouquet final aussi (pyro)technique que grotesque, on ne peut pas dire que c’est mal fait. La musique est bonne aussi, et c’était un jeu d’enfant – littéralement – pour lier les magnifiques personnages par des liens forts et émouvants. Le film paraît clairement un tiers moins long que ce qu’il dure réellement. Ne décevra pas les lecteurs !



* Les barèmes montrent le ressenti et l’appréciation critique. Entre guillemets est indiquée la thématique.  Plus de détails ici.

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