Cinébdo – 2018, N°19 : Automata, Le Loup de Wall Street, Star Trek (Into Darkness+Sans limites), la trilogie Ocean’s


Ce format consiste en une compilation de mes critiques sur les films que j’ai vus dans la semaine.

Cet hebdo est le second de la formule vacances qui durera tout le mois de mai.

Dans l’hebdo de cette semaine :

  • Automata (Gabe Ibáñez, 2014) ;
  • Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013) ;
  • Brazil (Terry Gilliam, 1984) ;
  • Star Trek into darkness (J.J. Abrams, 2013) ;
  • Star Trek sans limites (J.J. Abrams, 2016) ;
  • Ocean’s Eleven (Steven Soderbergh, 2001) ;
  • Ocean’s Twelve (Steven Soderbergh, 2004) ;
  • Ocean’s Thirteen (Steven Soderbergh, 2007).

Une semaine à huit jours ? J’ai simplement débordé sur le lundi pour faire tenir toute la trilogie Ocean’s dedans. On part donc sur huit films dont la moyenne appréciative est de 5,1/10 et la moyenne critique de 6,6/10.


(J’écris par passion de l’écriture et de mes sujets, mais c’est encore mieux d’avoir l’impression de ne pas être seul. Si vous aimez cet article, cliquez sur le bouton « j’aime », laissez un commentaire, voire partagez si vous en avez envie. Sinon, vous pouvez juste lire, c’est bien aussi. Merci beaucoup !)


Image d’en-tête : Star Trek into darkness ; films 106 à 113 de 2018

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Lundi : Automata 

(Gabe Ibáñez, 2014)

Automata : film de science-fiction dans la lignée de l’école robotique qui devient de plus en plus ennuyeuse. Ce spécimen utilise le procédé autrement plus ennuyeux qui consiste à placer un quasi-plébéien qui s’improvise détective. C’est le personnage d’Antonio Banderas (qui répond au nom garanti génération aléatoire de Jacq Vaucan) et il est de ceux qui se découvrent un don dans la policerie. Don qui s’agit en l’occurrence de tout trouver du premier regard ou du premier geste, ce qui ne l’empêche pas de marcher au calme dans une décharge où il sait que les visiteurs sont abattus à vue.

On ne parle pas d’un départ sur les chapeaux de roue, d’autant que le premier tiers du film a toutes les apparences d’un patchwork raté d’inspirations diverses : du Blade Runner dans le design de la ville, du Livre d’Eli ou du Max Max dans les décors, du I, Robot ou même du District 9 dans le propos. La touche de symbolisme s’explique d’abord mal et il y a des tas de failles dans l’histoire ; d’accord, la population mondiale a été réduite de 99,7% par des éruptions solaires qui ont rendu la planète quasiment stérile… Mais sorti de ces quelques lignes explicatives d’introduction, le spectateur est laissé avec des variables non résolues assez énormes : comment les gens survivent-ils ? Quel est le régime politique ? Où est la question culturelle ? Certes, un film choisit toujours le sujet à la place du spectateur, mais il ne peut pas décemment laisser de si grosses interrogations ouvertes.

La première partie de l’œuvre a aussi ses bons côtés ; le parallèle fait entre futurisme et passéisme aboutit en une sorte de steampunk pas trop dégueulasse, et les personnages sont présentés avec une brutalité très naturelle même si leurs rôles sont assez fermés ; le détective détectera, le chasseur de primes chassera, le bougon à la tête du truc bougonnera, le robot robotera.

Et puis on entre dans le deuxième tiers du film et tout se met plus ou moins en place. Les robots mis en scène sont très proches de ce qu’on connaît aujourd’hui comme technologie, des sous-humains bêtement binaires sous des airs classes. Leur caractère propre au film est glissé avec subtilité ; c’est une altération délicate qui vient se nicher entre les deux sentiments qu’ils provoquent : empathie et frustration. Ils sont lents, pas trop, mais presque. Leur voix crépitante, à moitié agaçante et à moitié familière, est le symptôme de leur unicité. En tout ça, ils sont des personnages réussis.

Dans le troisième tiers du film, qui va finir de nous donner une indigestion de paysage désertique, on va voir que le symbolisme est la dernière pièce du puzzle caractéristique d’Automata : on y parle des robots comme de vautours, mais Vaucan est poussé aux mêmes extrémités qu’eux. La différence, c’est qu’il y met du sentiment ; il pleure de rage, de désespoir et d’espoir mêlés, des émotions que la fin ne dénoue d’ailleurs pas (le film se finit sur des doutes énormes). Si on ajoute à cela que le film redéfinit la Vie en cela qu’elle n’est plus le résultat des réactions chimiques observées autour de l’ADN, mais la cause directe de la conscience – ce qui, du point de vue du monde animal, ne se tient pas, mais qu’importe puisque la Vie a quasiment disparu de la Terre de l’année 2044 –, cela donne toute leur justesse aux sentiments et légitimise les robots en tant que nouvelle « espèce » dominante sur la planète.

Scientifiquement, on a remarqué que ça ne fonctionne pas, mais c’est une réflexion philosophique assez puissante qui est menée avec Automata. Insuffisante toutefois pour combler ses lacunes initiales, ainsi que le démontre une ambiance très fade et peu prenante.


c7r7*

Mardi : Le Loup de Wall Street 

(Martin Scorsese, 2013)

Quand on est Scorsese, on n’a pas besoin d’avoir peur de ce qu’on fait. Pourtant son œuvre est effrayante ; le loup du titre n’est pas qu’une métaphore, il est incarné aussi dans les trois heures que dure le film, dans le talent de DiCaprio, et il est comme l’esprit flottant au-dessus des orgies de la Bourse de Wall Street. Il y aura tellement de corps nus qu’il faut en parler au partitif plutôt qu’au pluriel : du corps nu, que Scorsese censure avec toute la douceur de sa technique quand il ne le laisse pas paraître intégralement ; ça reste une orgie et il faut bien la montrer comme telle.

La particularité du film est d’être beaucoup joué en voix off, au point qu’elle n’est plus un outil mais une finalité. Explicative, rythmante, répondue ou ignorée, elle peut constituer des dialogues qui ne se produisent que dans l’imaginaire des personnages. Un détail sans importance, qui ne construit rien mais qui vaut le détour. D’autant que cela nous amène à parler du « jeu off », qui fait s’adresser les acteurs directement à la caméra. Là, c’est le ton qui est suffisamment bien géré pour que ça ne fasse pas tâche d’huile. Et ce n’est peut-être pas un hasard si le « off » est tellement présent, puisque les traders jouent de la voix dans leur profession et qu’ils sont en « off » de l’autre côté du téléphone, pour le client. Le tout peut n’avoir l’air de rien mais c’est comme ça que le spectateur ressent la Bourse comme une arnaque aux proportions de la Grosse Pomme tout en étant irrémédiablement attiré par ses fastes le temps du visionnage.

Mais le procédé principal autour duquel s’enroule l’intrigue est celui-ci : dans la jungle de Wall Street, les fauves sont nourris de gros morceaux de dialogues, et leur roi n’est pas un lion mais un loup. L’assimilation de ces grands textes déclamés par eux répond de la même technique de laquelle résulte une partie du « off » : l’improvisation, que Scorsese chérit. Elle provoque des conversations qui parfois se mélangent un peu trop pour être plaisantes, mais ce n’est là que la raison qui fait son retour pour nous rappeler que la Bourse est un milieu sauvage.

On finit sur les défauts ? Tout marche trop bien, pour aboutir sur une partie finale qui est un escalier descendant dans lequel on chute plutôt qu’on marche. La plupart des derniers rebondissements semblent superflus et la fin ne s’attache pas beaucoup de mérite à ne pas être un simple happy end. Le personnage de Jean Dujardin pique pas mal aussi ; il est l’interlude comique dont on aurait pu se passer, qui tue sa propre crédibilité dans un mutisme inexplicable et un sens de la diplomatie qui ferait pâlir un berserker.

Au global, l’œuvre reste un coup de génie dans la façon de percevoir la vie délurée de certaines personnes parmi les plus riches. Elle dépeint presque aussi bien la dépendance à la drogue que Requiem for a dream et s’en sert pour se métamorphoser tout entière en un trip dont le spectateur peut profiter sans états d’âme. Un trip inoffensif et feelgood, comme en témoigne la scène qui met en parallèle la cocaïne et les épinards de Popeye, dont la consommation permet ni plus ni moins de sauver une vie. Et n’est-ce pas le genre de choses qui fait qu’on aime Hollywood ?


c8r6*

Mercredi : Brazil

(Terry Gilliam, 1984)

Voyez la critique détaillée ici.


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Jeudi : Star Trek Into Darkness

(J.J. Abrams, 2013)

J.J. Abrams a vraiment un truc pour la SF. S’il continue comme ça, il pourrait très bien s’octroyer une place parmi les plus grands réalisateurs du genre. Ses univers sont trépidants, et palpitants dans tous les sens du terme. Il est un homme d’ambiance, qu’il sait super bien constituer à partir de détails ; un blob tentaculeux sur une branche d’arbre, des glaçons ronds, la gestion militaire centrée sur la hiérarchie, si typique de la franchise, qui donne lieu à de si beaux arguments, bien rédigés et parfois vraiment drôles… Autant de petits délires qui semblent courir dans les veines des fans de la première heure de Star Wars sans qu’ils aient semblé si prégnants jusqu’ici dans les œuvres de SF.

Les personnages sont toujours aussi forts. En ça, ils ont l’avantage des racines de Star Trek qui remontent elles aussi très loin dans le terreau science-fictionnel, mais il n’y a vraiment rien à dire sur la direction des acteurs. Le génie de cette franchise tient en ce qu’elle définit ses propres frontières pour le jeu de ses comédiens, ce qui lui offre une sorti de garantie « anti surjeu » même si cela n’empêche pas Zoe Saldaña de se démarquer, voire d’éclipser le reste de la troupe par moments (Zachary Quinto et Benedict Cumberbatch s’en sortent bien aussi pour selon qu’il sont coincés dans le carcan émotionnel gradué de « 0 » à « Keanu Reeves »). Par contre la « victoire » est beaucoup trop simpliste.

Le style est quasiment réformateur, sauf pour les ficelles utilisées ; au global, le schéma est le même, et le scénario fait cette fois appel au coup déplaisant d’une confrontation initiale qu’il va falloir dénouer. C’est un peu trop démodé pour jouer au jeu révolutionnaire, mais c’est sans gravité (artificielle). De la bonne SF.


c2r7*

Vendredi : Star Trek Sans Limites

(Justin Lin, 2016)

Ahhhh, pourquoi J.J. n’a-t-il pas fait ce film ? Ah oui, Star Wars… Mais quel dommage. Dans les mains de Justin Lin, on ne peut malheureusement pas dire que l’esprit est conservé, et ce n’est pas non plus un bon film dans l’absolu.

Les deux premiers films de la série étaient habités d’une âme véritable qui promettait de faire de Star Trek quelque chose d’autre qu’une série au long cours. Le reboot était lancé, et bien lancé. Une âme que Beyond crucifie en faisant appel à des canons dont ses prédécesseurs s’étaient passés : le coup du « settle down », joué discrètement mais sûrement par le personnage de Spock qui envisage de quitter Starfleet, d’autres d’établir des relations stables. D’ailleurs, le renforcement des relations diplomatiques est leur mission officielle, mais à quoi rime tout ça ? À rien, malheureusement ; la mission est un faire-valoir, le settle down un prétexte… Préparation de terrain pour le prochain film ? Outil mal utilisé ? Difficile à dire, mais pour ce qu’on en voit, c’est raté.

Une autre ficelle est jouée avec la discrétion d’un menhir : la confrontation permanente, qui Dieu merci donne lieu a des échanges inter-personnages assez développés sur le niveau psychologique, mais part dans tous les sens entre le méchant qui explique tout (allô cliché), des CGI complètement dégueulasses et des personnages splités en différents lieux. Cela enferme l’histoire qui doit se concentrer sur chacun d’eux quasi-individuellement ; ça prend du temps, et pendant ce temps-là le scénario part en brioche. On a l’impression d’être coincé dans un univers à la Subnautica, l’interactivité en moins. Le film s’appelle « sans limites »… c’est pourtant celui des trois qui s’en est donné le plus.

Si on avait pas l’impression que ce troisième opus est pompé sur des univers similaires comme ceux de Marvel, on pourrait trouver un certain réconfort dans la créativité graphique omniprésente. Mais le sentiment est plus fort que la caméra est rendue totalement étrangère aux personnages. On est intimes avec eux, depuis le temps, et on se demande si parfois ils ne jettent pas un regard désapprobateur à l’homme qui est derrière…


c3r6*

Samedi : Ocean’s Eleven 

(Steven Soderbergh, 2001)

Les Ocean’s sont censés être bons pour leur genre. Je ne vois pas en quoi. Le film commence à six secondes par des voix off derrière le logo des distributeurs, et ce n’est qu’un avant-goût du rythme que va tenir le scénario, poussant les acteurs à une telle densité de dialogues qu’ils semblent tous être pressés de dire leur réplique. Le casting est censé être bluffant (Brad Pitt, Matt Damon, George Clooney, Julia Roberts, Andy Garcia) mais ce sont surtout leurs personnages qui vont se bluffer entre eux, jusqu’à ce que le spectateur perde pied et se sente transporté… dans un pays où la crédibilité est une légende et où le secteur « clarté narrative » est géré par les scénaristes d’Inception par des inserts rugueux dont on a l’impression qu’ils ont été glissés là comme un ciment à prise rapide.

On pourra essayer d’excuser la facilité avec laquelle les personnages, dont le but n’est nul autre que de cambrioler un grand casino de Las Vegas, arrivent à improviser, prévoir et construire des tas de trucs en deux semaines. On peut arguer, à la rigueur, que Ocean’s est au cinéma ce qu’un burger bien gras est à la bouffe. Comme tous les blockbusters, me direz-vous, mais au moins celui-ci tape-t-il dans le genre « cambriolage classe » avec un extra de ketchup. Et on peut ajouter sans trop se planter que le pourquoi et le comment sont plutôt bien ficelés.

Mais je vais trop vite ; pas besoin d’aller jusque là pour s’énerver. La psychologie des personnages, qui devrait tenir de l’entraînement militaire vu les exploits dont ils sont capables, n’a aucun fondement. Le bluff dont je parlais tantôt, c’est sur le spectateur qu’il est exercé ; on croit à une quinte flush quand Soderbergh n’a qu’un full à nous exhiber ; celui du casting, pour ce qu’il vaut. Car leurs noms ont beau être grands, ils n’ont aucun caractère. Et puis, je suis le seul à penser qu’il manque DiCaprio dans cette histoire ?

Pour finir de boucler cette critique qui est allée un peu plus vite que la musique (constituée d’ailleurs de titres mainstream, sporadiques et coupés), reprenons le concept de crédibilité , il s’agit donc d’un cambriolage. Mais monsieur Ocean (Clooney) compte sur un bonus : récupérer sa femme. En effet, pendant qu’il était en prison (cherchez pas pourquoi, on connaît rien du passé des gugusses), elle s’est mise en couple avec le patron du casino (ben tiens) et Clooney compte lui montrer de quel genre de mufle il s’agit en réalité.

Ce n’est pas comme si on avait besoin qu’Andy Garcia et Julia Roberts (le couple ainsi formé) dénotassent la nature de leur vie de couple ; pour ça, quelques secondes d’yeux doux suffiront. Par contre, on montrera largement, en deux scènes, que l’intéressée n’a aucune envie de renouer avec son ex-mari… ce qui ne l’empêchera pas d’attendre sa prochaine sortie de prison (oui, parce qu’il y retourne, mais juste pour quelques mois, ce n’est pas comme s’il avait récidivé après en être sorti pendant deux semaines) pour lui montrer qu’elle lui a menti en lui disant qu’elle avait vendu son alliance. Niveau scénario, ça se pose là et j’ai plus rien à dire.


c4r6*

Dimanche : Ocean’s Twelve

(Steven Soderbergh, 2004)

Ocean’s Twelve est un peu pragmatique ; il a appris des erreurs de son prédécesseur en ce qu’il s’embarrasse moins d’une incrédibilité caricaturale. Même si cela lui coûte de devoir mettre le spectateur en attente de quelque chose qui ne vient jamais, parce que la nature « Mission: Impossible » du scénario n’aboutit jamais à son parachèvement. Au lieu de quoi, toujours autant de choses sont cachées au spectateur (au temps pour le pragmatisme), effritant le côté palpitant de l’histoire parce que, honnêtement, qui arrive à suivre ?

L’entrée en matière est bien hiérarchisée, se faisant pour cette fois le témoin plaisant de la racaille de luxe qui se sert des billets de banque à des fins hygiéniques, et cela malgré le fait que le montage soit un peu trop compressé ; l’audio d’une scène déborde sur la scène précédente, ce qui sème la confusion plus d’une fois, comme si on en avait besoin. La vraie faiblesse du film, en fait, c’est que c’est un film d’actions, mais pas d’action, ni de personnages. En ce qui les concerne, on doit faire confiance aux bases posées par le premier film car leur caractère n’est pas mieux élaboré. Même le caméo format mammouth de Bruce Willis, même s’il est assez drôle, est un bazar monumental, comme une bonne idée poussée – beaucoup – trop loin.

Bref, il est étonnamment mou pour un heist movie et la succession des micro-évènements qui le composent ne font que le faire rebondir hors de portée de la grâce autour d’un axe qui se veut clair mais qu’on a l’impression de voir se construire continuellement en retard. Toujours pas à la hauteur de son casting.


c5r6*

Extension au lundi pour finir la série : Ocean’s Thirteen

(Steven Soderbergh, 2007)

Le plus grand mérite d’Ocean’s Thirteen ? Il a le même réalisateur que les deux premiers films de la série, ce qui lui donne une familiarité rassurante. Et un certain ennui. Il se trouve que c’est justement cette dualité qui fait du film quelque chose de comestible, car on la retrouve dans le scénario – avec les Ocean’s, c’est toujours une question de scénario. J’explique.

L’introduction est timide mais elle ne retombe dans aucun des pièges tendus aux premiers opus. Elle n’est ni haletante, ni malproprement compressée. Elle est même un peu décorée de figurants ; un serveur de passage, etc. L’ambiance est mieux gérée, la musique ne jouant plus un rôle de figurant estropié.

L’histoire, cette fois-ci, tourne autour de la vengeance. Il s’agit de faire perdre beaucoup d’argent à un casino pour que le propriétaire en ressente les conséquences, et ce avec classe et discrétion. Une discrétion qui implique le creusage d’un tunnel sous le casino par une foreuse du Tunnel sous la Manche afin de provoquer un séisme. Logique, non ?

C’est là l’élément qui apporte le plus de bien et de mal à la fois, et qui permet au scénario de ne plus du tout s’embarrasser de la question de la crédibilité : on part en science-fiction totale (pas dans le sens où il y a de la science et de la fiction mais dans le sens où l’extravagance est le verre d’eau choisi pour faire passer la pilule). La science-fiction excuse pas mal de choses, mais c’est elle qu’il faut excuser. Or Ocean’s ne se veut pas un film de science-fiction, ce en quoi il penche plutôt vers la mauvaise pente.

Le film sort un peu de l’engluement de ses prédécesseurs, mais il n’arrive pas pour autant à être un bon film. Il suffit pour s’en rendre compte de prendre pour exemple la panne d’inspiration de Soderbergh quant aux transitions. Les plans aériens du fabuleux building de Willy Bank sont une réserve monotonede ciment pour la construction précaire des fondations de Thirteen. Et l’on cache toujours la moitié des choses au spectateur, dans des dimensions qu’il est toujours impossible d’appréhender. D’autant que les procédés incroyables mis en place par les personnages rebondissent comme des balles magiques dans l’histoire en cassant pas mal de trucs au passage. On n’en voudra pas à Julia Roberts de ne pas être revenue.



* Les barèmes montrent le ressenti et l’appréciation critique. Entre guillemets est indiquée la thématique.  Plus de détails ici.

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