Cinébdo – 2018, N°13 (Préparez vos mouchoirs ; Le merveilleux magasin de Mr. Magorium ; Les douze travaux d’Astérix ; Le grand cœur des femmes ; Everest ; Mamma Mia)


Dans l’hebdo de cette semaine : Préparez vos mouchoirs (Bertrand Blier, 1978), Le merveilleux magasin de Mr. Magorium (Zach Helm, 2007), Les douze travaux d’Astérix (René Goscinny, Albert Uderzo, Pierre Tchernia, 1976), Le grand cœur des femmes (Pupi Avati, 2011), Everest (Baltasar Kormákur, 2015), Mamma Mia! (Phyllida Lloyd, 2008).

Un plutôt hebdo à six films, avec la bonne surprise du dimanche, même si elle prend la majorité à rebrousse-poil ! Il y a aussi une critique détaillée pour le mardi.

(J’écris par passion de l’écriture et de mes sujets, mais c’est encore mieux d’avoir l’impression de ne pas être seul. Si vous aimez cet article, cliquez sur le bouton « j’aime », laissez un commentaire, voire partagez si vous en avez envie. Sinon, vous pouvez juste lire, c’est bien aussi. Merci beaucoup !)


Image d’en-tête : Mamma mia!;  films 68 à 73 de 2018

c7r6*

Lundi : Préparez vos mouchoirs

(Bertrand Blier, 1978)

« Thématique : Gérard Depardieu »*

La linéarité d’un film n’est pas forcément une bonne chose, mais c’est un atout quand tout le reste assure. Le film démarre telle une comédie, autant de situation que de dialogues, et dans cette atmosphère, le jeu de Depardieu passe pour un peu trop lyrique, mais on se sera adapté à sa personnalité avant longtemps. Et puis ses duos avec DeWaere sont trop exceptionnels pour être ignorés.

Toujours critique et amer rapport à notre monde, Bertrand Blier se fait pardonner parce que tout ce qu’il met en scène possède un dénominateur commun : l’humanité. Il nous laisse juste de quoi juger par nous-mêmes de ce qu’il n’a pas exagéré, et on ne peut lui en vouloir d’exagérer le reste lorsqu’il s’arrange à faire ces paquets spéciaux « vice + folie » pour lesquels on le connaît si bien. On le connaît aussi pour son goût du scandale, scandale qui pour le coup sonne comme sa marque de fabrique et pas comme un procédé brillant et plein de sens. Non que cela n’en ait pas du tout, et d’ailleurs c’est orchestré avec poésie – faiblesse, lui diront certains fanatiques ; mascarade, lui diront certains puritains. Mais bon, c’est Blier : on sait à quoi s’attendre.

Quand à la bénéfique linéarité, quoiqu’on puisse être prêt à la contester parce qu’elle perd en puissance à la fin, il faut savoir la compenser par les sous-entendus et les métaphores peuplant le scénario tant et si bien qu’on doit pouvoir en découvrir pour de nombreux visionnages.


c5r7*

Mardi : Le merveilleux magasin de Mr. Magorium

(Zach Helm, 2007)

« Thématique : Dustin Hoffman »*

Voyez la critique détaillée ici.

 


c7r6*

Mercredi : Les douze travaux d’Astérix

(René Goscinny, Albert Uderzo, Pierre Tchernia, 1976)

« Thématique : Astérix (animés) »*

Ça y est, les Astérix animés sont pleinement lancés. On a enfin l’impression de voir une BD animée, non plus seulement un dessin animé. Et par là même, toute l’âme de la série de Goscinny et Uderzo est transférée sur les écrans. Toute ? Non, car il faut aussi compter sur les bonus de la bande son, qui sont cette fois exploités dans un véritable esprit créatif, d’autant que le film n’est cette fois pas tiré d’une BD préexistante. Il s’agit d’un scénario original qui ne casse aucun mythe, car malgré les éléments rapportés de nulle part tenant du fantastique, on sent toujours le doigté des créateurs manipulant l’histoire pour la faire leur. Approuvé !


c3r3*

Jeudi : Le grand cœur des femmes

(Pupi Avati, 2011)

« Thématique : langue italienne »*

On peut pardonner beaucoup aux Italiens sous couvert de la culture. Leurs particularités, même si elles peuvent nous insupporter, ne font pas un mauvais film. Mais celui-ci en est un, car il fait en tous points penser que les gens ayant participé à sa création ne savaient pas eux-mêmes qui ils étaient, et que cela n’importait pas du moment qu’ils l’exagéraient. On entame la chose en voix off, et on a intérêt à être prêt parce que tout va aller très vite : noms, éléments d’intrigue etc. On sera au cœur de l’histoire en moins de deux. Puis on entre dans ce qui ressemble à une comédie, avec comme une vocation sous-jacente de caricaturer le pays. C’est si ambigu que le film finit par s’autocaricaturer, et quoi qu’il ait voulu être, il n’en reste à la fin qu’un petit amas défiguré de personnages surjoués et de portraits sociaux dénués de sens. En fait de sens, dans tout ça, il a été tellement malmené qu’on ne sait plus, alors, par quel bout l’attraper. Fatigant et sans queue ni tête.


c4r8*

Vendredi : Everest

(Baltasar Kormákur, 2015)

« Hors-thématique »*

[Spoiler] Everest est le genre de films qui se bonifie avec la maturation. De plus, il part avec le handicap d’être non seulement tiré d’une histoire vraie, mais de s’en faire un hommage. Et le départ en la matière est assez cafouilleux.

De bons personnages sont plantés bien, même si le casting est plutôt low cost, avec les exceptions notables de Keira Knightley et Emily Watson (Jason Clarke ne fait pas mauvaise impression non plus). On va ensuite progresser sur les pentes du toit du monde d’une façon assez piètre, car le scénario n’a aucun respect pour la notion de « responsabilité » dans le vrai monde : les dilemmes sont résolus à grands coups de concessions, et peu importent les risques médicaux ou météo par exemple.

C’est dans le deuxième tiers que le film marque le plus de points contre son camp. Et le dernier d’entre eux n’est pas des moindres : quand les gens commencent à mourir, une hiérarchie est instaurée entre les pertes. Il fallait se décider : hommage ou grand spectacle ? L’œuvre trouve toutefois un compromis dans le tournage des plans himalayans (qui s’est vraiment tenu à quelques 5100 mètres d’altitudes quand tout le monde n’était pas bien au chaud dans les studios britanniques) et la bonne gestion de la visualisation du parcours d’alpinisme tel qu’il est présenté au spectateur (ce qui n’était pas commode à faire).

Mis à part quelques détails inutiles (dont Jake Gyllenhaal fait partie), le dernier quart de l’œuvre révèle tout le potentiel des acteurs pour une conclusion en fanfare. Ou plutôt sans, tellement la musique est anonyme. Ah, cela fait beaucoup de défauts… Dommage car on sort du visionnage avec une impression positive pour autant, et le film contient une ambiance rarement accomplie ailleurs. À noter par ailleurs que les personnages sont recréés (après documentation sur le sujet) avec dignité et justesse.


c8r8*

Samedi : Mamma mia!

(Phyllida Lloyd, 2008)

« Thématique : film musical »*

Une comédie musicale thématisée ABBA ! Un choix curieux, mais inincident ou alors complètement déjanté quand les six acteurs principaux se déguisent litéralement à la mode des années 1970. Et bien que prenant racine dans le terreau capricieux du genre choisi, Mamma Mia est une des comédies musicales qui exploitent le mieux la liberté offerte par lui. Les numéros musicaux sont pleins de spontanéité, et le casting, quoique s’autoconsidérant vieillissant en tant qu’acteurs comme en tant que personnages, délivre une énergie complètement folle.

Le décor grec est une arnaque, tant les locaux sont réduits à l’état de figurants aphones, mais on peut les remercier d’avoir un si beau pays capturé dans toute sa perfection paradisiaque par la réalisatrice. Oui, là aussi, avec la notion de paradis, on joue avec les limites de la crédibilité, mais confiné dans les cent-huit minutes du film, c’est assez irréprochable. Un peu de molesse est sensible dans les raccords les plus vifs (forcément, ça coince), et les protagonistes gagnent un peu (beaucoup) trop vite la connivence les uns des autres, mais c’est sans conteste le meilleur film tourné en anglais en Grèce avec un titre italien et un thème suédois.


 



* Les barèmes montrent le ressenti et l’appréciation critique. Entre guillemets est indiquée la thématique.  Plus de détails ici.

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