Hebdo – semaine 29, 2017


Le lundi, j’ai foui…

 Le Chat

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Jean Gabin – En fin de sa carrière, Gabin tourne avec Signoret une oeuvre loin de tout son passé. C’est ainsi en tout cas que l’histoire nous le fait ressentir : ils sont un couple âgé, aigri, dont le vacarme du réaménagement urbain parisien se rapproche de plus en plus de la maisonnette.  La forme adoptée est presque trop littéraire ; les endroits où l’animal est personnifié, là où un sentiment sous-jacent doit se faire sentir, on croirait le voir annoncé par un immense panneau clignotant rouge. Mais l’histoire se prête étonnament bien aux deux vieux géants, qui en font tout en restant eux-mêmes une oeuvre bouleversante et sincère. Et puis même s’il est légitime de trouver le film trop littéraire, il s’agit aussi d’un mérite qui ne manquera pas de satisfaire les lecteurs.


Le mardi, j’ai rien foui…


Le mercredi, j’ai foui…

 Dr. No

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James Bond – Ainsi donc, tel était le premier film de James Bond. Un opus qu’on peut raisonnablement prétendre être le plus fidèle à la base littéraire puisqu’il est antérieur à toute tentative d’en faire la franchise commerciale que la série est encore aujourd’hui. Remarques principales : le rythme qui s’installe avec une fluidité irrégulière, par à-coups, comme si le moteur de l’adaptation toussait, que scénario et ouvrage de Fleming se rencontraient encore en bien des points où le film n’a pas su trouver son indépendance. Le montage est également pitoyable, reflet de la gourmandise des régisseurs d’alors, dont les idées dépassaient de quinze ans la technique au bas mot. Mais il faut savoir faire la part des choses entre le franchement mauvais et le kitsch, difficile à séparer l’un de l’autre. Il y a des deux ici. Et puis le personnage de Bond, malgré le jeu d’acteurs pauvre au global, avait déjà sa nature profonde, avec tout ses satellites : l’amusement qui va de pair avec ses atours britanniques, la consternation bienveillante rapport à sa qualité exacerbée d’homme à femmes, la jubilation de le voir mettre en oeuvre sa ruse. Bref, un premier film maladroit mais qui laisse la série sur le bon chemin.


Le jeudi, j’ai foui…

 Des Oiseaux petits et grands

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Film en langue italienne – Ah, ce que les Italiens peuvent produire d’hilarant sur des sujets graves et toujours avec autodérision ! Cette histoire tout en noms d’oiseaux n’innove pas dans la forme qu’ils utilisent habituellement pour rendre leurs films étranges et bien à eux, mais les petites idées dont celui-ci est truffé feront lever sourcils et commissures des lèvres en même temps. Diante, Lynch lui-même aurait pu s’en inspirer pour ses cocktails d’art magnifique sans aucun sens ! Pasolini assure même qu’il n’y en a pas, de sens. Pourtant c’est un support tolérable à l’insupportable façon méridionale qu’ils ont de parler politique ; et le n’importe quoi est suffisamment bien manipulé pour qu’on se prenne à écouter ce qu’ils ont à dire. Une création unique et diverstissante, donc par définition réussie.


Le vendredi, j’ai foui…

 Par-delà les nuages

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L’amorce est encourageante, on s’attend à voir un film sur la fortuité réalisé de main de maître. Quand on va plus avant dans l’histoire, on s’aperçoit qu’on est à la frontière du film à sketches avec des scénarios divers que rythment des acteurs aux grands noms dont la fugacité du passage ne fait que glorifier la prestation. La musique est bien aussi, doucereuse et berçante. Mais c’est aux deux tiers de l’oeuvre que ce même côté berçant révèle une nature à se foutre un peu du spectateur, même si ce n’était absolument pas voulu par ceux qui tiennent les manettes. Mais bon, trop de petites histoires sans lien ni distinction viennent à faire passer l’ensemble pour un unique scénario fragmentaire, où il devient lassant qu’à force les grands sentiments instillent de petits résultats. Cela pourrait être une étude intéressante de la réalité des évènements dans la vie courante, mais en même temps l’oeuvre se veut le support à des réflexions d’ordre philosophique, et c’est là que la mixture n’est plus bonne. Ils voulaient touiller à grands coups d’art, mais ils ont fait une oeuvre d’eau et d’huile ; rien à lui redire sur le fond, sauf qu’il y en a deux en réalité et qu’ils sont hétérogènes.


Le samedi, j’ai foui…

 Les Producteurs

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Film musical – Il est amusant de voir une comédie musicale de 2005 produite exactement comme dans les années 1950. Cela se retourne même contre ceux qui en eurent l’idée car le perfectionnement des techniques met en valeur… les imperfections ! Les infimes irrégularités dans les chorégraphies deviennent évidentes, affichées en couleurs et bonne résolution. Détail moins marrant : le film provoque le dilemme de l’humour gras ; en rire revient quelque part à admettre sa propre bassesse d’esprit. Mais toute l’équipe s’est éclatée dans cette création, cela se sent et c’est ce qui compte.


Le dimanche, j’ai rien foui…

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