Hebdo – semaine 26, 2017


Le lundi, j’ai foui…

 Demi-Soeur

allocineimdb300px-Star-.svg300px-Star-.svg300px-Star¾.svg300px-Star-.svg (1)300px-Star-.svg (1) Les films de Balasko sont toujours dotés d’une sensibilité particulière qui les rend uniques et attirants ; c’est sans surprise qu’elle fait d’une simple d’esprit – son personnage – un objet d’attachement qui n’ira jamais jusqu’à nous ennuyer de ses vagissements pourtant encombrants. Pour cette griffe qu’elle met dans l’histoire, one ne peut pas non plus se plaindre que le scénario est trop commun. Non, c’est plutôt au personnage de Michel Blanc qu’il faut chercher des poux, car il plonge d’un extrême à l’autre avec beaucoup trop de légèreté, en véritables vases communiquants émotionnels, de sorte que la catharsis retombe comme un soufflé. On en restera donc sur un mignon film français contemporain, bonifié par la présence de Balasko.


 

Le mardi, j’ai foui…

 Hand Cash

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Si vous vous demandez l’effet que ça fait de verser de l’argent dans un projet cinématographique qui représente la violence dans le but, euh… de représenter la violence, alors regardez ça. Voyez les acteurs subir le sort de cette oeuvre dont ils n’avaient pas dû réaliser à la lecture du script combien le scénario est profond. Autant que l’Everest. Combien il était subtil. Autant que du Rembrandt copié par une vache. Bref, la violence n’y est pas réellement insoutenable et, d’accord, ce n’est pas le centre de l’histoire : on y parle en fait surtout de sous, un autre thème philosophiquement élévateur. Et beaucoup ont été mis en régie pour faire mumuse avec des voitures. Anecdote amusante : lors du tournage, le peu de talent de Val Kilmer fut porté disparu. On le retrouva deux mois plus tard sur une plage des Caraïbes.


Le mercredi, j’ai rien foui…


 

Le jeudi, j’ai foui…

 Âmes en stock

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Un autre exemple du syndrôme de la trop bonne idée : les vingt premières minutes nous en détaillent la teneur et on a franchement envie d’en savoir plus. Dans l’histoire, l’âme est quelque chose que la science maîtrise comme n’importe quel (autre) organe, sans toutefois le comprendre. Cela réduit l’incrédulité en surplus du spectateur à un minimum, c’est donc une bonne chose ; l’âme entre dans la « peau » de son « personnage » avec naturel. Et puis la présence du syndrôme se révèle : derrière l’idée, aucune dimension poétique ou rêveuse telle qu’un sujet comme l’âme le méritait. Rien à quoi accrocher notre curiosité. Juste un scénario beaucoup trop matérialiste pour son thème, où interviennent impertinemment un réseau de traficants même pas bien esquissé, et des relations platoniques là où devrait frapper l’émotion (par exemple au sein du couple). A force de rire de l’aspect en pois chiche de l’âme – quelle idée déjà d’en faire ce répugnant solide ? -, on a l’impression que ce sont effectivement des pois chiches. A éviter à moins de n’être (vraiment pas) exigeant.


Le vendredi, j’ai foui…

 The Double

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Une oeuvre qui va au fond de son ambiance, comme si le réalisateur avait eu une super bonne idée et en prime la sagesse de la développer au maximum sans empiéter sur l’autre grande part importante du film, l’histoire. Malheureusement, la vie propre de cette atmopshère néo-noire – qui n’est pas sans rappeller les débuts de Lynch – n’est pas tout à fait linéaire. C’est heureusement une impression qui se dissout en même temps que la vivacité du souvenir du visionnage. Mais en effet, difficile d’être toujours autant absorbé dans ces machineries aux tons jaunâtres, dans cette société glauque et illogique, qui ont pourtant le mérite d’attirer l’oeil sans vantardise. Mais l’ambiance et l’histoire, ce yin et yang fondamental dont le contraste est particulièrement appuyé dans ce film, font largement l’affaire pour qu’on s’intéresse à la maîtrise par les acteurs de ces jeux sur l’injustice social, élevée au niveau d’un cauchemar. Et là où le réalisateur confirme un caractère patient, c’est dans sa manière de démouler doucement une fin qui ne fout pas tout en l’air.


 

Le samedi, j’ai foui…

 Wayne's World

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Film musical – Qu’il est difficile d’entrer dans ce film ! Les deux protagonistes arrivent à toute vitesse car on doit sentir d’entrée de jeu à quel point leur présence va être importante, et ils nous donnent immédiatement l’impression d’être à la racine de Dumb and Dumber, de deux ans postérieur. A la différence que ce dernier cultive le premier degré crado et se prend au sérieux tel quel. Wayne’s World est sa propre parodie, une dimension normalement théorique qu’on est forcé de prendre au sérieux à cause des multiples apartés des personnages à la caméra. La couche sous-jacente au littéral, là où se trouvent les références culturelles, aurait mérité d’être un peu plus épaisse, mais il ne faut pas perdre de vue que le film est drôle dans un sens éminemment tous publics. Bon, l’humour est vraiment de bas-étages, mais l’enrichissement est grand, surtout en VO, même si on ne comprend pas tout. Après tout, ça vaut quand même peut-être mieux parfois.


Le dimanche, j’ai foui…

 Nazarin

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Film en langue espagnole – Toujours à l’aise dans la misère d’où il sait tirer des interprétations aussi bien que des témoignages, Buñuel s’attaque cette fois au prêtre idéal. Beaucoup trop, d’ailleurs : sans défaut, le padre réconforte tout le monde, et de tout le monde supporte sans broncher les insultes et les coups. Mais de l’essence de ce religieux idéal, il fait jaillir une métaphore énorme qui n’aurait pas existé sans ces excès : le paradoxe du saint, adoré par les uns et abhorré par les autres. Tout gravite autour de lui tel un maelström compliqué, alors qu’il n’y a pas d’homme plus simple que lui ! Et, contradiction ultime, cet homme d’un altruisme et d’une lucidité hors du commun baigne dans un monde séculariste où il ne manque pas lui-même d’être le vecteur de la parole chrétienne, quoique dans un sens originel extrêmement sain. Et il lutte pourtant contre les superstitions ! Des oppositions magnifiques mises en oeuvre sans en avoir l’air.

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