Hebdo – semaine 29, 2016


Le lundi, j’ai foui…

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 Touchez pas au Grisbi

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Jean Gabin – Ce film a marqué plus que les habituels drames de Gabin. Alors pourquoi ? Déjà, c’est un des rares opus réalisés par Jacques Becker (tandis que ses confrères ne juraient que par le caractère prolifique de leur carrière, il n’aura réalisé qu’une quinzaine d’œuvres).

Ensuite, c’est sans conteste le témoin de l’évolution dans la manière de mener un scénario, puisque la fin tarde. Il y a même des rebondissements à l’heure où un film du même genre est normalement fini depuis longtemps.

Autre particularité qu’un habitué au vieux cinéma français notera à coup sûr : pour une des premières fois, un film s’attarde sur des activités du quotidien auxquelles on ne voyait pas l’intérêt de s’attacher jusque là : la scène de brossage de dents et de coucher de deux hommes parle d’elle-même dans ce sens. Bref, pas trop de différence du côté Gabin, mais de quoi le sortir un peu de son moule.


Le mardi, j’ai foui…

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 Cheval de Guerre

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Steven Spielberg – Il ne faut pas s’arrêter à la musique qui, très vite, vous crie « entrez dans le film ! » avec tant de violence, à la manière de mon entrée en matière directement dans le vif du sujet. Car autant le film que la critique que j’en fais sont bons.

L’immersion marche en fait vraiment bien. On a tôt fait d’être plongé dans un monde pleinement constitué, des costumes aux véhicules en passant évidemment par la guerre. Si on ne cherche pas à avoir une conscience aiguë des coûts, la musique prend vite son harmonie avec le fil de l’histoire.

L’intrigue n’explore pas trop profondément les pistes émotionnelles faciles, mais place l’émotion avec discernement dans des creusets plus intimes comme les petits gestes d’affection des militaires envers les chevaux. Pas déchirant donc, mais plaisamment constant dans les sentiments.

Enfin, le traitement de l’amitié entre deux chevaux est tellement mis en scène de façon admirable qu’on aurait le droit de me blâmer quand je prétends qu’il y a une telle amitié. Sans partir du principe explicite que cela se peut, Spielberg laisse faire l’imagination du spectateur. Un regard, un mouvement…C’est peut-être bien de la camaraderie équestre mais rien ne l’affirme et on est en droit de se questionner : « est-ce vraiment du fait du dressage que le cheval a fait ça ? ».

Hélas, il faut finir sur un défaut d’importance : les personnages sont tantôt anglais, allemands ou français et, en VO, tous parlent tout le temps anglais tout le temps et avec leur accent. On a quand même l’honneur d’entendre « I know, grand-père » qui est la consécration de cette montagne d’incohérence. Un acte de fainéantise qu’il faut du temps à tolérer.


Le mercredi, j’ai foui…

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Le jeudi, j’ai foui…

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 A chacun son dû

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Film en langue italienne – Difficile de penser que pendant que la France se plaisait à sur-utiliser une musique orchestrale héritée de la haute tradition du muet dans ses films des années 1940-50-60, les Italiens composaient ces morceaux instrumentaux avec des rythmes presque tropicaux rehaussées par des tonalités joyeuses et modernes qu’on peut rattacher à la culture française des années 1970 voire 1980.

C’est peut-être en rapport avec la constituante globalement surprenante de ce film, avant-gardiste dans un pays qui a artistiquement eu beaucoup de mal à se relever.

Un dernier grain de sel vient rendre l’oeuvre tout à fait unique, et il nous vient de la griffe du réalisateur qui apprécie visiblement les zooms rapides sur des visages ou des détails : un insecte qui se trouvait par hasard sur cette poutre, par exemple. Dommage que d’un autre côté, le scénario soit si ardu ; un esprit fatigué s’y perdra.


Le vendredi, j’ai foui…

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 Lola, une femme allemande

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Film en langue allemande – Alors, quelle petite perle va cette fois nous avoir réalisé Fassbinder ? Continuera-t-il de s’éloigner de ses graveleux débuts ou bien dira-t-il non à l’américanisation de son style ? Et bien, c’est en fait une étude franche et qui ne tranche pas sur la vie d’une Ville. C’en est même troublant de voir à quel point le film se détache de sa composante géographique pour se concentrer sur sa représentation des vices d’une municipalité. Il y a de bons acteurs, ce qui est très positif pour quelqu’un qui traîne derrière lui le boulet d’interprètes recyclés et plus que pauvres. Et s’il peut déplaire à certains esprits que le scénario ne juge pas bon d’explorer des pistes qui auraient été favorablement révélatrices, on ne peut qu’apprécier l’intrigue morale et réaliste qui ne fait de cadeau ni ne punit personne.


Le samedi, j’ai foui…

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 Purple Rain

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Film musical – Sorti en France à l’indifférence générale, ce film a pourtant mis trois jours à rembourser son coût aux USA. Il a reçu l’Oscar de la meilleure musique, une moindre justice quand on arrive à reprendre des vrais groupes et à placer Prince dans le fabuleux rôle dont les Américains raffolent dans leurs films musicaux inspirés du réel : star malgré la vie dure et dissolue qu’il mène. Albert Magnoli fut un réalisateur peu prolifique et s’assura pourtant ainsi une part de succès, qui ne cacha pas hélas sa répétitivité dans la construction des plans. Mais il ne s’est pas reposé sur les lauriers de son casting, puisqu’il a brillamment basé l’essence de sa réalisation sur la typicité de ses personnages, ce qui n’est pas gagné d’avance lorsqu’on choisit comme acteurs des musiciens. Très très musical, distrayant, le film paraît aussi très court !


Le dimanche, j’ai foui…

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 Le Voyage des Comédiens

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Film en langue grecque – Oui, les plans sont bien imaginés et terriblement bien construits. Mais s’il y a une histoire reliant ces scènes sans signification apparente, alors je ne l’ai pas trouvée. S’il y a un sens caché à vouloir ainsi faire la navette entre différentes dates au sein de l’histoire floue de la Grèce, alors je ne l’ai pas trouvé. S’il y a une raison valable à faire un film si long de cette manière, je suis désolé mais je ne l’ai pas trouvée. Et quant à savoir s’il y a une fin…je ne sais pas, je ne l’ai pas regardée.

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