[Cinémavis #13] Les Revenants (Fabrice Gobert, 2012)


Pour une fois, je vais faire la critique d’une série télévisée.

Introduction

Je vais exceptionnellement écrire à la première personne car je n’aime pas particulièrement les séries et je vais détailler pourquoi dans un premier temps. C’est simplement, comme pour beaucoup d’autres gens je suppose, leur principe qui me déplaît : l’astuce de la production est de trouver comment étirer l’histoire, comment la faire durer en donnant juste assez de révélations pour ne pas laisser le spectateur sur sa faim, afin de le laisser captif d’un scénario interminable qui ne saute pas trop vite aux conclusions (qui, dans un idéal commercial, n’arrivent jamais).

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Une série…

Dans ce domaine trop ostensiblement commercial, Les Revenants ne s’en sortent pas trop mal. Ils méritent une mention spéciale pour certaines choses qui, malgré ma très faible expérience en matière de télévision, me paraissent en faire une belle réussite : avec beaucoup de décors naturels, on est mis dans une ambiance aux frontières indéfinies (qui ne sont d’ailleurs, hélas, pas complètement assumées dans l’histoire), où les moyens graphiques et techniques sont loin d’être négligés, et où le seul souci qui rende ce monde rébarbatif est la réserve apparemment inépuisable de personnages, chacun justifiant quelques scènes, parfois un épisode entier d’une lenteur époustouflante.

…des mauvais choix généralisés…

Malheureusement, ce ne sont pas seulement les épisodes qui se conforment au formatage télévisuel qui veut que, en un sens, le spectateur soit arnaqué semaine après semaine. La première saison manquait déjà de conclusions, ou bien avait tellement de matière qu’elle n’a pas su y apporter une fin. Mais alors que les producteurs rechignent à faire une troisième saison, la deuxième n’a plus l’excuse du suspense. Elle n’a. Tout simplement. Pas. De fin. Il doit falloir être vachement intelligent pour tirer une conclusion plaisante aux toutes dernières images. Peut-être l’Homme du futur verra cette oeuvre comme le précurseur de sa profondeur d’esprit. En attendant, c’est typiquement le genre de séries à propos desquelles on regrette d’avoir ressenti de la curiosité.

…et des aspects qui ont champ libre de se répéter

Il faudrait sans doute expliquer aux acteurs que lorsqu’on tourne un passage intense, on évite les coups d’œil hors-champ qui cassent toute l’ambiance. Mais l’astucieuse mise en parallèle des différents éléments scénaristiques peut être, et est en tout cas pour moi qui n’y connait rien en séries, suffisant pour espérer en venir aux révélations. Qui ne viennent pas.

Un casting de prime abord très bon se révèle vite minimaliste et casse-pieds : choisis pour leur tronche, les acteurs sont monogueules et perdent tout intérêt les uns après les autres.

On en vient à se demander ce que les télévisions étrangères ont trouvé à cette production pour tant s’y intéresser ? Les Revenants, au singulier et en anglais, c’est quelque chose qui a aussi beaucoup de succès en ce moment avec la barbe de Leonardo DiCaprio comme personnage principal…

 

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