[Cinémavis #2] The Fountain (Darren Arronofsky, 2006)


Si je devais citer un film « fort », « puissant », je dirais The Fountain sans hésiter.

Darren Aronofsky est un réalisateur peu prolifique et de ce fait assez peu connu. Pourtant, son talent artistique est absolument indéniable. L’univers de The Fountain transporte vraiment l’esprit dans un monde parallèle.

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Ce film est assez difficile à comprendre au premier abord, car très riche en métaphores et flash-backs, mais toute sa beauté réside justement dans le fait qu’on peut adorer sans comprendre. Arriver à me faire dire cela tient de l’exploit, mais soyons réaliste, c’est une oeuvre d’art. La musique n’est jamais au premier plan mais toujours omniprésente et lancinante. Elle participe beaucoup à élever les acteurs au rang de maîtres de l’écran.

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Les acteurs sont tellement présents qu’on ne peut pas dire qu’un acteur joue trois personnages : il devient son personnage, de telle manière qu’il joue le rôle de trois acteurs.

Les plans sont majestueux : souvent techniquement simples (la caméra à l’envers, un motif incompréhensible sur le moment…), ils font de chaque image un crochet auquel le spectateur ne peut s’empêcher de s’agripper :  toutes les possibilités sont étudiées pour retenir l’attention. Pourtant, les gestes eux-mêmes sont simples (une main qui se tend, par exemple), les gros plans sur-utilisés. Certaines scènes repassent même plusieurs fois. Mais quand une scène est puissante, la revoir ne fait que l’intensifier, surtout quand le réalisateur nous feinte en changeant un détail.

Le talent d’Aronofsky se fait particulièrement ressentir dans l’ambiance qui plane : on ne sait comment il nous y met, mais elle est là et elle fait le film.

Quant au scénario, il mêle astucieusement la science et la croyance, la chrétienté et la civilisation Maya, l’Espagne de l’Inquisition et le monde moderne. C’est là que la compréhension se fait difficile, mais il devait être aussi difficile pour le réalisateur de superposer trois niveaux de conscience.

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Une structure moléculaire…
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Une nébuleuse qui explose…
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Une porte d’ascenseur !…
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Le soleil vu à travers de la neige, sur une vitre…

Avis général

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Le monde que le film propose a beau ne pas être reluisant et conduire à la frustration, il est tellement puissant (répétons-le) que le spectateur pourrait gober n’importe quoi. La définition de ce film tient en trois mots : adorer sans comprendre.

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[…] The Fountain (voir la critique détaillée) […]

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[…] on l’avait déjà vu dans The Fountain, la prise en charge des scènes est paradoxalement assez sobre : on montre des gestes simples et […]

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[…] les détails les plus surprenants, comme la manière de filmer, tellement similaire à la griffe d’Aronofsky, ce qui offre des plans troublants et parfois dérangeants. Tout cela sans compter sur une fin qui […]

[…] The Fountain […]

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